La nuit de repos fut excellente, et après avoir secoué mon duvet, je reconstitue mon paquetage, j’avale un petit-déjeuner, et je remercie encore chaleureusement mes hôtes.
Terminus de la journée : Rennes, distante de 70 kilomètres. Je devais y retrouver un bon copain, mais malheureusement, lui aussi étant parti sur les routes d’Écosse, il a néanmoins eu la bonté de me confier aux bons soins d’un de ses amis, habitant la ville bretonne.
Sur les coups de midi, je rentre officiellement dans le département d’Ille-et-VIllaine.
Le temps est encore une fois beau, et assez chaud. J’avance paisiblement entre prairies et cultures. Se succèdent les villages de Chateaubriand (Salut à François-René), Rouge (un fief communiste ?), Soulvache (patrie de l’alcoolisme bovin ?), et après plusieurs dizaines de minutes (et une belle côte) je parviens à Corps-Nuds.
Mais ne vous y trompez pas : ses habitants ne sont pas nommés les Nudistes — comme le laisserait espérer la consonne muette — mais bien les Cornusiens et Cornusiennes.
Et cette localité au nom atypique recèle un monument non moins atypique pour la région : l’église Saint-Maximilien-Kolbe, édifiée dans un style aussi imposant que slavo-byzantin.
Rennes n’était plus qu’à une vingtaine de kilomètres, mais par la magie du récit, elle sera déjà ici. Il est quinze heures, et mon hôte m’accueille à bras ouverts, et m’emmène en visite.
Et le soir tombant, je me rappelle de l’imminence de mon embarquement pour le ferry sur la Manche… Après consultation des horaires, je réalise que le premier et unique ferry du lendemain lèvera l’ancre de Saint-Malo à 11:00. Or il me fallait aussi prévoir le temps de trajet en vélo.
Soient 4 heures bien pleines. Départ dernier carat à 07:00 En prenant une heure de marge, cela me faisait partir de Rennes à 06:00.
Finalement, j’ai rajouté 45 minutes de sécurité, et programmé mon réveil pour 04:00. Courte nuit en perspective, mais je ne devais pas louper mon coup, car la réservation m’avait coûté plus d’une centaine d’euros.
Pour la première fois, je m’endormis en compagnie de l’angoisse de manquer le coche, avec une grande distance à couvrir, et les imprévus que cela pouvait réserver. Mais bon… attendons de voir le lendemain arriver. Demain sera un autre jour.