Je me rappelle des conversations que j’ai pu tenir à propos de ce voyage bien avant le départ ; de la surprise, de la stupeur que je pouvais susciter en évoquant le nom d’un pays voisin et d’une région toute autant lointaine ; enfin, de la gourmandise que je pouvais en tirer, non sans une flatterie que je faisais à moi-même, de lire sur le visage de mes interlocuteurs, aussi bien de l’effroi à l’idée des efforts à fournir que la perplexité devant l’apparente fragilité et précarité de mon moyen de locomotion.


Mais tout ça ne serait resté que de la frime, de l’épate stupide si je ne m’étais pas lancé.
C’est pourquoi il me revient cette injonction aussi virile que latine : “Res, non verba” : des actes, non des paroles.


Que de propos futiles à mettre en doute tant que rien ne sera fait.